[ À l'automne 2009, le Centre Pompidou inaugurait un Nouveau festival. L'intérêt du public pour des formes inédites, la diversité des projets transgressant les frontières entre les disciplines ont démontré le bien-fondé de cette initiative. De fait, cette manifestation était appelée à se renouveler. Elle devient un rendez-vous régulier. Voici donc « un nouveau festival » !
Si « nouveau » qu'il ne conserve du précédent que l'idée initiale : être un rendez-vous dont le rythme, la forme et le contenu s'inventent pour épouser la création et non le contraire. Un rendez-vous sans thème prédéfini, ouvert à de multiples disciplines et perspectives, aux initiatives et projets les plus inventifs. Un rendez-vous né des propositions d'une équipe celle du département du développement culturel avec, pour singularité, un principe d'expérimentation, une volonté performative à même de se renouveler chaque jour, une dynamique se déployant dans de multiples espaces du Centre Pompidou.
L'édition 2011 est faite de propositions dont le trait commun est bien la relation singulière que chacune d'entre elles entretient au spectateur. Dans la Galerie sud, Michel Gondry installe une usine de films amateurs, une fabrique où chaque jour, en direct, le public est invité à écrire, tourner et monter son scénario. En écho, dans les salles de cinéma 1 et 2, la rétrospective des réalisations du cinéaste, courts et longs métrages, publicités et clips musicaux, constitue un temps fort du festival. Non loin, dans l'Espace 315, Christoph Keller s'aventure dans l'éther et les états altérés de la conscience. Les recherches se conjuguent aux expérimentations, les disciplines s'entrecroisent pour explorer différentes sphères de l'art et de la science. Ainsi, oeuvres et intervenants dessinent-ils ensemble une proposition inédite. En contrepoint, le festival s'attache aussi aux « états seconds » : transes, hypnoses, hallucinations et autres modes d'altération psychique. Au menu et aux manettes, Bruce Bégout, Peter Szendy, Pacôme Thiellement, Jérôme Prieur, Olivier Schefer et Pascal Rousseau conçoivent chacun « une journée particulière ». Dans l'espace du Forum, Éric Duyckaerts, rhéteur et acrobate de la conférence-performance, rend hommage à Pelham Grenville Wodehouse (1881-1975), à son majordome Jeeves ainsi qu'à Henri Van Lier (1921-2009), auteur du célèbre "Anthropogénie". Il propose un discours pédagogique pour le moins oblique, fort d'une rhétorique savante et parodique. Ailleurs encore, Arnauld Pierre s'entretient au gré de rencontres avec des artistes et des écrivains qui, de Raphaël Zarka à Evariste Richer, d'Hugues Reip à Mathieu Briand, de Valérie Mavridorakis à Norman Spinrad, parmi d'autres, dessinent « le futur antérieur de l'art contemporain ». Films et documents choisis en relation avec chacun des créateurs irriguent ces rendez-vous. Et puis, ce Nouveau festival invite de nombreuses figures du spectacle vivant à apporter leur contribution : Julie Nioche, Joris Lacoste, Emmanuelle Huynh, Alexandre Roccoli et Ellen Allien Autant de propositions parmi de multiples rendez-vous inédits et des projets en écho à l'esprit de la manifestation. Un « nouveau » festival, donc. Comme, de fait, vous n'en avez jamais vu. Vous ne serez pas surpris, vous serez étonnés. ]"
