Du 28 février au 09 juin 2014, le CRAC Languedoc-Roussillon présente une exposition exceptionnelle de l'artiste français Jacques JULIEN. Intitulée «Tailles Douces», cette exposition monographique s'inscrit dans la continuité et le développement de son travail ; elle fait suite aux deux grandes expositions personnelles qui lui ont été consacrées successivement en 2011 et 2012 : « Dur comme plume et léger comme pierre » au centre d'art de Chamarande, « Vieux tacots et ruines récentes » au centre d'art «La chapelle du Genêteil». Cette première grande monographie de Jacques Julien en France propose un projet spécifique composé d'oeuvres récentes réalisées pour la plupart ces trois dernières années et d'oeuvres inédites produites en relation avec la configuration très particulière des espaces du CRAC. Un ensemble conséquent de sculptures de différents formats, disposées au sol ou prenant appui sur les murs ou encore suspendues entre sol et plafond, jalonne les alles du rez de chaussée pour mettre en perspective les principaux enjeux du travail de l'artiste. «. Une sculpture c'est un point de départ deux sculptures c'est une direction, trois sculptures c'est déjà un territoire. » précise l'artiste. Occurrence du tableau et interrogation de l'espace, se confrontent à l'interrogation de l'échelle des oeuvres et du format de l'exposition.
« Tailles douces » propose de nous faire découvrir l'ensemble des facettes du travail de Jacques Julien d'un point de vue « perspectif » plutôt que « rétrospectif ». Jacques Julien est né en 1967 à Lons le Saunier, il vit et travaille à Paris et Montdidier (80). Il a suivi desétudes à l'Ecole des Beaux Arts de Nîmes et à l'Ecole des Beaux Arts de Grenoble. Il est enseignant à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Paris la Villette. L'artiste est un familier de Sète et de la région Languedoc Roussillon depuis les années 80, il fut entre autre artiste invité à séjourner et exposer en 1993 aux ateliers de recherche et de rencontre Villa Saint Clair, résidence d'artistes à Sète. Il a ensuite participé à plusieurs expositions en Languedoc-Roussillon, invité par Ami Barak directeur du FRAC, Christine Dolbeau directrice de l'Espace Paul Boyer puis ensuite par le CRAC en 1997, 2000, 2007, 2008 pour des projets collectifs. Deux publications de livres d'artistes lui ont été consacrées aux Edition VSC à Sète. Ses oeuvres sont présentes dans la collection du FRAC Languedoc Roussillon et ont intégré des collections publiques et privées en France et à l'étranger, Musées Frac, fondations privées etc... Les oeuvres de Jacques Julien, significatives des enjeux de la création artistique d'aujourd'hui, tentent de faire cohabiter avec humour dimension analytique et poétique.
5000 K - Guillaume LEINGRE
« 5000 K » - le titre de l'oeuvre et de l'exposition - désigne une température de couleur intermédiaire. Elle se situe entre la lumière chaude (1000 K, orangée) et la lumière froide (22000 K, bleue). K pour Kelvin. Le physicien William Thomson, Lord Kelvin (1824 - 1907) est à l'origine de la notion de température de couleur. La température d'une source lumineuse est établie à partir d'un corps noir « théorique » porté à incandescence. En chauffant il change de couleur. Une bougie a une température de couleur de 1200 K. Un flash, de 5000 ou 6500 K selon les fabricants. C'est la lumière du jour. Le soleil au zénith a une température de couleur de 6000 K.
Dans 5000 K on entend 5000 cas. 5000 situations possibles.
L'exposition présente le photogramme d'une moto. Silhouette blanche prolongée par la trace de son phare sur une longueur de 26 mètres - la dimension du mur. Sept ampoules inactiniques rouges suspendues dans la salle évoquent la chambre noire du photographe et les signaux croisés sur la route.
La constante des variables - Guillaume CONSTANTIN
Le travail de Guillaume Constantin se construit à partir d'analogies et d'anachronismes. Que ce soit dans les choix de matériaux (souvent semi-transformés), de types de formats,dans les sources utilisées ou bien les prélèvements et les déplacements qu'il propose, se pose la question de la matérialité et de la temporalité de l'objet qui renvoie inévitablement à celle de l'oeuvre d'art et de ses dérivés quotidiens. Se déploient ainsi des oeuvres ambiguës qui ricochent les unes sur les autres en devenant tour à tour un jeu sur le médium, le support, un hommage, un détournement, une réappropriation. « Appropriation, recyclage, détournement et autres déplacements, transformationsvoire déformations habitent l'oeuvre de Guillaume Constantin.
Développant un travail essentiellement sculptural et d'installation, il conçoit régulièrement des displays ou réalise des interventions sur des dispositifs d'exposition préexistants, notamment muséaux, interrogeant le rapport à l'oeuvre ou à l'objet, sa collection et ses modes demonstration comme de circulation, son histoire, au sein de différents contextes pouvant mettre en tension conservation et disparition, visibilité et absence. L'artiste remet ainsi littéralement en jeu l'exposition en même temps qu'il en propose une réécriture et une relecture, convoquant la mémoire et les traces du passé.» Anne-Lou Vicente, Raphaël Brunel et Antoine Marchand