Galerie Allen
Mel O'Callaghan
L'acte gratuit

03/12/2014
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Photographies / Communiqué de presse

For her exhibition at Galerie Allen titled, L’acte gratuit, Mel O’Callaghan turns our attention towards the act of making (doing) itself. Each work is evidence of this act, the result of that act, and a mediation on the will that compels one to make (do).


Galerie Allen
Mel O'Callaghan
L'acte gratuit

l’exposition personnelle de Mel O’Callaghan à la Galerie Allen, attire notre attention sur l’acte de faire (de fabriquer) lui-même. Chaque œuvre témoigne de cet acte, résulte de cet acte, et constitue une méditation sur ce qui pousse à faire (à fabriquer). Dans la galerie est installée une structure de grande dimension constituée d’espaliers reliés entre eux, Framework (2014). Fermée de tous les côtés à l’exception de quelques points d’entrée et de sortie, la structure ressemble à une construction à claire-voie. Son immobilité n’est toutefois qu’éphémère dans la mesure où nous, le public, l’activons lorsque nous en franchissons le seuil, passerelle transcendante entre le rituel et l’art. Chaque espalier pris isolément suggère l’action, y invite presque, tandis que la structure d’ensemble se définit plutôt comme un pavillon sportif à la Dan Graham, dévoilant les processus de perception et certaines attentes éveillées par un espace quasi-fonctionnel. Renforçant le concept de rituel inhérent à la pratique de l’artiste, la double série d’espaliers de bois délimite une sorte de passage. En franchir le seuil équivaut à devenir performeur et partie intégrante d’une œuvre plus vaste, d’une expérience collective.

Une série d’objets activables accompagne la structure en espaliers. Dans Impression (2014), l’artiste dresse contre les murs de la galerie des sortes de tapis de gymnastique en toile, formant comme un nuancier de teintes utilitaires. Le rembourrage, les rivets et les cordes fonctionnent comme des abstractions géométriques, des compositions dotées d’une fonction. Chaque tapis évoque le traumatisme physique et l’état psychologique de qui peut prédire ou prévenir un écrasement sur le sol.

Vingt formes délicates en céramique, Foundation (2014), saillent d’un mur sur leurs corniches individuelles. Acquises à l’occasion de recherches sur le moulage, chacune d’elles est un outil jadis utilisé comme poids ou contre-poids lors de la création d’une œuvre par un maître-céramiste. Chaque objet fournissait la structure et la base, le support et l’équilibre requis durant la création de l’objet désiré. Les formes de Foundation sont étrangement similaires à de précédentes oeuvres sculptées par l’artiste. En tant que rebuts du processus créatif d’un autre, ces moulages blancs crayeux sont le sous-produits d’une pratique répétitive – une représentation concrète de l’acte performatif. Les sculptures manifestent un accomplissement auquel nous ne pouvons prétendre dans la vie courante – une fin.

L’exposition se conclut sur une nouvelle vidéo en couleur, L’acte gratuit (2014), offrant une clé de lecture aux autres œuvres. Elle suggère une action de toute évidence éreintante quoiqu’invisible. Un visage masculin, cadré très serré, apparaît puis disparaît tour à tour d’un étroit encadrement. Nous assistons progressivement à son épuisement croissant, des gouttes de sueur perlant sur son front, sa respiration se faisant plus haletante. Une cloche résonne hors-champ et nous comprenons que c’est un boxeur qui, à chaque pause durant un combat, reprend place dans ce cadre, toujours plus éreinté. L’espace liminal (le ring) où le héros accomplit son rite - une danse épuisante qui le rapproche toujours plus de la douleur et de la désintégration – est laissé hors-champ. Nous nous interrogeons sur son retour en lice, sur sa décision d’endurer une douleur physique toujours plus grande, et nous demandons s’il a été frappé par quelque illumination ou si nous ne sommes témoins que de son élimination progressive. Tel Sisyphe, cet homme accepte l’ordre absurde des choses et réitère son combat, privilégiant le processus (la praxis) par rapport à l’accomplissement. Parallèlement, le spectateur éprouve également cette catharsis, ressentant la douleur du boxeur et s’imaginant endurant cette souffrance.
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