Galerie Laurent Mueller
FITZ
Alexandre Silberstein

06/04/2016
> Galerie Laurent Mueller


> Photographies / Communiqué de presse

FITZ
Alexandre Silberstein

« We go to the mountains to experience this feeling again and again. And also to feel how human beings must have felt a hundred thousand years ago, before civilization, governments, social structures, religions, and all the rules that you must follow to be a human. »

« C’est l’histoire du périple d’Augustus… » Cette phrase qui s’applique à la fois à la dynamique d’ouverture et au bilan du récit qui compose l’exposition d’Alexandre Silberstein pourrait être l’avant propos, le commentaire, les premiers mots ou tout simplement la métaphore venant résumer le pourquoi et le comment d’un roman de Jules Vernes. Augustus part et une foule d’aventures croiseront son chemin. Des embuscades, des rencontres et autant de défis constitueront un parcours initiatique dans le sens traditionnel et spirituel du terme. Les grands récits de voyages sont convoqués. Si Augustus pourrait croiser la route d’Ulysse, de Tamino ou encore de Knud Rassmussen, il pourrait aussi devenir le personnage d’Hans Castorp, qui s’oublia dans l’éther de la Montagne Magique, coupé du temps et de la réalité pour revenir se perdre dans un monde de violence. Il pourrait surtout bien sûr rappeler Reinhold Messner, l’alpiniste italien capturé par Werner Hezorg en 1984 dans son documentaire intitulé « Gasherbrum, la montagne lumineuse ».

Deux clefs peuvent permettre de comprendre les enjeux de ce récit. La dimension personnelle n’est bien certainement pas exempt d’écho dans Fitz (terme issu de l’ancien français marquant une filiation, donc une origine) et l’artiste, lui-même adepte de l’escalade, livre ici une vision narrative de problématiques intimes et existentielles, relevant notamment de la découverte de soi et de son propre dépassement. Alexandre Silberstein convoque les romans d’aventure, qui, de part le dépassement et la connaissance de soi, incarnent ce genre particulier du roman initiatique.

Le dispositif de l’exposition retrace ou témoigne d’une aventure, certes, mais celle ci a-t-elle même eu lieu ? Faut il parler au passé ou au futur ? Augustus est-il déjà revenu ? A-t-il même existé ? La déconstruction du récit émerge aussi de la participation et de l’engagement d’Alexandre Silberstein dans l’industrie de la post-production du cinéma. Sa curiosité artistique l’aura conduit entre la mode, le 7eme art et les métiers de la communication, à participer régulièrement à des chantiers de production en studio ou à des tournages, lui donnant ainsi les codes du déploiement d’un récit. Il semble ici dresser l’inventaire des éléments indispensables au succès de cette aventure. Les objets disposés au sol constitutifs d’une narration déroulée sous nos yeux – et c’est ici que l’influence d’Herzog prend tout son sens – représentent autant d’accessoires que les photographies pourraient être celle de héros ou d’aspirants au casting. Fitz déconstruit le script d’une super-production et déroule une sorte de jeu de piste dont le visiteur peut devenir le héros.

M.L
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