Galerie Obadia
Bourg-Tibourg, Paris
Jessica Stockholder
Palpable Glyphic Rapture

22/01/2015
> Galerie Obadia


Photographies / Communiqué de presse

Jessica Stockholder
Palpable Glyphic Rapture


La Galerie Nathalie Obadia est très heureuse de présenter Palpable Glyphic Rapture pour la sixième exposition de Jessica Stockholder, après une collaboration initiée en 1995 et suivie de quatre autres expositions en 1998, 2001, 2006 et 2009.?Depuis plus de 25 ans, l'artiste américaine et canadienne développe une oeuvre picturale et spatiale qui oscille en un mouvement dialectique entre l'accumulation des objets du réel et l'abstraction qui résulte de ce chaos. Parmi les pionniers de l'art contemporain à produire un travail d'installation singulier et consistant qui brouille les frontières de la peinture et de la sculpture, Jessica Stockholder compte parmi les artistes les plus importants et respectés de sa génération. En maître de la composition visuelle, l'artiste développe un travail abstrait et formel qui privilégie une palette, des textures et des formes plutôt que l'identité des produits consommables manufacturés ou recyclés qu'elle utilise dans ses oeuvres. Cette production prolifique étonne par une constance et une cohérence qui ne s'est jamais départie de son énergie et sa complexité formelle, depuis la reconnaissance immédiate de Jessica Stockholder sur la scène internationale au début des années quatre-vingt-dix.

Pour Palpable Glyphic Rapture, Jessica Stockholder propose une oeuvre monumentale spécifique au site et créée in situ pour le 18, rue du Bourg-Tibourg, réalisée en réponse à la structure de la verrière. Elle présentera également un ensemble de travaux dits de studio, consistant en sept sculptures aux dimensions plus intimes, aux formats domestiqués. Attachée à l'étude des différences de tailles et d'échelles entre de grands gabarits et des compositions sculpturales de petits objets, l'artiste américaine s'inspire du contexte architectural pour transformer et articuler ses modules dans l'espace de la galerie. C'est précisément dans ce rapport à la lumière, à la construction, au lieu et à l'architecture que l'oeuvre bascule dans l'abstraction et révèle sa couleur, tandis que les miroirs convexes de sécurité de #624 Gross National Growth redéfinissent à leur tour la spatialité de la galerie.?

Dans la lignée des Combines Paintings de Robert Rauschenberg - la nostalgie et la narration en moins, Jessica Stockholder fait du réel une abstraction du quotidien dont les volumes hybrides et fantasques témoignent d'un assemblage?précis et calibré. Le résultat de ce processus additif généreux est un chaos ordonné, assemblé. Son abord confus est un leurre qui permet au spectateur d'apprécier une composition d'éléments et de couleurs parfaitement maîtrisée et méticuleusement arrangée, comme il l'invite à redéfinir son rapport aux objets et à l'espace. Ces tableaux éclatés dans l'espace, ces surfaces colorées organiques et fractionnées sont des juxtapositions inattendues d'articles individuels qui ne donnent pas l'impression d'une logique apparente de construction. Or, les différentes étapes du processus de construction sont bien visibles, et récompensent un oeil attentif en laissant apparentes les fondations de l'oeuvre. Le spectateur peut se déplacer autour et à travers des oeuvres qui l'engagent physiquement à profiter d'une exploration aux multiples points de vue. Ce mouvement est d'autant plus recommandé que le travail ne saurait être appréhendé que d'une seule perspective statique : la profusion exubérante de détails, de stimulantes disparités de textures, ou de singularités jubilatoires de formes hétéroclites ne peuvent être perçus qu'en décentrant son regard. C'est la somme de ces moments visuels qui produira le souvenir de l'oeuvre de Jessica Stockholder le plus accompli et le plus juste possible.

Son travail convoque avec une grande liberté une certaine histoire de l'art du XXème siècle, et trouve des échos fragmentés - non exhaustifs, dans l'oeuvre de Duchamp, dans le mouvement Dada, Fluxus, et le Suprématisme, dans le Design, le Constructivisme ou le Surréalisme. En fédérant de modestes objets provenant d'un environnement quotidien, témoins d'un certain mode de vie occidental et déchargés de leur fonction symbolique, Jessica Stockholder les associe à des matériaux de récupération vernaculaires immédiatement disponibles dans une économie de moyens, qu'elle combine et superpose à l'esthétique directe et immédiate du bricolage, pour finalement faire écho à une logique de réappropriation qui n'est pas sans évoquer le Nouveau Réalisme, l'oeuvre de Kurt Schwitters, ou certains courant du Pop Art. Le Colorfield Painting trouvera une résonance significative dans les recouvrements de plages de couleurs opaques qui semblent plastifier les objets, alors aussi choisis pour leur brillance, leur matité, leur patin artificiel ou leur clinquant. C'est la peinture et la couleur qui relient les objets constitutifs de l'oeuvre et cimentent la composition totale. Le relais chromatique est donc utilisé avec maîtrise comme architecture, et s'impose comme l'un des composants premiers de la sculpture.

Un jeu de dialectique fonde l'oeuvre en opposant l'ordre au chaos, le vide au plein, le minimal au complexe, le réel à la fiction, le statique au dynamique, la construction à la déconstruction. Malgré ces oppositions binaires, Jessica Stockholder parvient à créer des volumes spatiaux et picturaux qui isolent et dissocient l'unité, tout en mobilisant à l'envi la masse des particules pour le spectateur. L'aspect instable de ces constructions à l'équilibre incertain est quant à lui un artifice. Si les assemblages et les matériaux semblent précaires et paraissent être les produits d'un agglomérat fragile, il n'en n'est rien : paradoxalement, les oeuvres de Jessica Stockholder ont la capacité d'immobiliser et de statufier les situations éphémères et fugaces du réel, et c'est la possibilité d'une chute qui ne rend ces oeuvres que plus fortes et sculpturales.

The Galerie Nathalie Obadia is very pleased to present Jessica Stockholder's sixth exhibition, Palpable Glyphic Rapture, as part of the partnership begun in 1995 and followed by four shows in 1998, 2001, 2006 and 2009. For more than 25 years, the American Canadian artist has developed a pictorial and spatial body of work that oscillates dialectically between the accumulation of objects from the real world and the abstraction resulting from this chaos. One of the pioneers of contemporary art to produce an unusual and substantial corpus of installations that blurs the boundaries between painting and sculpture, Jessica Stockholder is among the most important and respected artists of her generation. As a master of visual composition, she develops abstract, formal work that places emphasis on the palette, textures and forms rather than the identity of the manufactured or recycled consumer products that she uses in her pieces. Her prolific output is astonishing for its constancy and consistency, and has never lost its energy and formal complexity since she burst onto the international scene in the early 1990s.

For Palpable Glyphic Rapture, Jessica Stockholder is presenting a monumental, site-specific work created in situ at 18 rue du Bourg-Tibourg as a response to its glass roof. She will also present a set of "studio" works, a set of seven smaller sculptures. Fond of studying the differences of size and scale between large formats and sculptural compositions of small objects, she is taking inspiration from the gallery's architectural context to transform and structure her modules in the space. It is in relation to the light, construction, place and architecture that her work edges into abstraction and reveals its colour, while the convex security mirrors in #624 Gross National Growth in turn redefine the gallery's spatiality. In the tradition of Robert Rauschenberg's Combine Paintings, and devoid of all nostalgia and narration, Jessica Stockholder turns reality into an abstraction of everyday life by means of a precise and calibrated assembly of hybrid, whimsical forms. The result of this profuse accumulation is ordered and assembled chaos, a device that allows viewers to come to terms with a perfectly mastered and meticulously arranged composition of elements and colours that invites them to redefine their relationship with the objects and space. These exploded scenes and colourful, organic and fragmented surfaces are created by surprising juxtapositions of individual items that give no suggestion of a logical composition. However, the different stages of the construction process are indeed visible and reward the attentive eye, while leaving the foundations of the work apparent. Viewers can move around and through the works to explore them from various standpoints, a practice that is encouraged as they cannot be fully grasped from a single viewpoint: the profusion of the details, the stimulating discrepancies of the textures, and the exhilarating peculiarities of miscellaneous forms can only be appreciated by a multiplicity of perspectives. It is the sum of these different visual moments that will create the most complete and accurate memory of Jessica Stockholder's work.

Her art freely assembles a certain art history of the 20th century and finds fragmented, non-exhaustive echoes from the œuvre of Duchamp, the Dada, Fluxus and Suprematism movements, and in Design, Constructivism and Surrealism. Jessica Stockholder brings together, from the environment of daily life, modest objects representative of a certain Western lifestyle and stripped of their symbolism, then combines them with familiar and immediately available recuperated materials using the simplest of means, using the direct and immediate aesthetic of DIY. The result is a reappropriation not dissimilar to New Realism or the works of Kurt Schwitters or certain members of Pop Art. Color Field painting too finds analogy in the blocks of opaque colour that seem to laminate objects that have themselves been chosen for their shiny or matt finish, their artificial patina or their gaudy appearance. What links these components of the works and consolidates the overall composition is the paint and colour. This chromatic intermediation is skilfully used like architecture and takes its place as one of the primary characteristics of the sculpture.

Dialectical contrasts form the basis of the work, such as order and chaos, empty and filled space, minimalism and complexity, reality and fiction, statics and dynamics, construction and deconstruction. In spite of these opposing pairs, Jessica Stockholder succeeds in creating spatial and pictorial volumes that isolate and split the unity, while repeatedly mobilizing the mass of individual particles. The unstable appearance of these unsteady constructions is a deception. Although the assemblies and materials may seem precarious and the result of unsure aggregation, it is nothing of the sort: paradoxically, Stockholder's works are able to immobilize and transfix ephemeral, fleeting situations of reality, and the apparent possibility of collapse only makes them stronger and more sculptural.

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Born in Seattle in 1959, Jessica Stockholder lives and works in Chicago, United States.

As Chair of the Department of Visual Arts at Chicago University, she is one of the most important sculptors of her generation. She has had important solo exhibitions at the Aldrich Contemporary Art Museum in Ridgefield (2011), the Palacio de Cristal in Madrid (2010), the P.S.1 Contemporary Art Center in New York (2006), the Dia Art Foundation in New York (1995), and The Renaissance Society, Chicago (1991).

In France her work has recently been presented at the Musée d'Art Moderne de Saint-Étienne in Wide Eyes Smeared Here Dear (2012) and in Nantes for the FRAC des Pays de la Loire in Hollow Places Court in Ash-Tree Wood (2012). Her outdoor installations created as public commissions for the Madison Square Park Conservancy in New York (Flooded Chambers Maid, 2009) and Color Jam for the Loop Alliance in Chicago (2012) met with great public and critical success.

She has received the Smithsonian's Lucelia Artist Award (2007), the John Simon Guggenheim Fellowship (1996), the National Endowment for the Arts Grant in Sculpture (1988) and the New York Foundation for the Arts Grant in Painting (1989).

Her works are included in important collections, such as those of the Art Institute of Chicago (Chicago), the Corcoran Gallery of Art (Washington, D.C.), the Los Angeles County Museum of Art (Los Angeles), the Whitney Museum of American Art (New York), the Museum of Fine Arts (Boston), the Addison Gallery of American Art (Andover), the Albright-Knox Art Gallery (Buffalo), the British Museum (London), the Stedelijk Museum (Amsterdam), the Museum Ludwig (Vienna), the Saatchi & Saatchi Collection (London), the Centraal Museum (Utrecht), the Musée Picasso in Antibes, the FRAC Limousin (Limoges), the Carré d'Art (Nîmes), and Le Consortium (Dijon).
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