Après La boîte Untel , puis Le sac Untel et son succès à la FIAC en 2013, mfc-michèle didier demande aujourd’hui au groupe UNTEL de réactiver la performance Touriste de 1978. Cette dernière consistait, pour les trois artistes, à déambuler dans les rues de Cahors et à se faire prendre en photo en duo par un passant, cette action étant simultanément photographiée par le troisième. Chaque membre du trio était affublé d’un costume Touriste : veste-pantalon de peintre en bâtiment blanc, avec tee- shirt, l’ensemble intégralement sérigraphié du mot Touriste — différentes typographies et mises en couleurs — plus badges.
Le 16 octobre 1978, lors de leur performance Fashion Show, dans la Grande Galerie du Louvre, UNTEL présente sa collection Touriste. Ces trois costumes historiques seront la pièce maîtresse de la nouvelle exposition mise en scène par le groupe à la galerie mfc-michèle didier. Ils seront complétés par douze diptyques composés des photographies Touriste réalisées à Cahors. L’ensemble costumes-diptyques constituera une œuvre UNTEL.
À cette occasion, une nouvelle édition limitée à cent exemplaires sera produite par mfc- michèle didier: UNTEL, la chemise Touriste. Elle viendra compléter l’ensemble vestimentaire d’origine. Un modèle pour femme et un modèle pour homme seront confectionnés chacun en trois tailles (S, M, L). Les chemises seront disponibles à la vente à la galerie mfc-michèle didier qui prendra ainsi des airs de « boutique » pour devenir le distributeur officiel de la nouvelle création UNTEL.
À l’inverse du nouveau paysage qui se profile dans le Haut-Marais, le quartier dans lequel mfc-michèle didier est installée depuis 2011 et qui voit ses grossistes historiques disparaître, UNTEL a décidé d’investir la galerie en proposant une scénographie digne des « grandes marques ». Le temps de l’exposition mfc-michèle didier relèvera plus du Haut-Sentier que du Haut-Marais.
L’attitude décontractée du touriste est à envisager désormais comme un motif Made in Paris, à l’instar d’une attitude artistique. L’art d’être touriste… Une posture qui n’a pas manqué d’être disséquée par les trois artistes, « experts-analystes » du paysage urbain. Cette aptitude à la fine analyse d’un quotidien citadin s’exprime notamment très clairement dans Vie quotidienne — Environnement de type Grand Magasin (1977), une installation qui interroge la réalité de la vie quotidienne en milieu urbain en proposant un inventaire, mis sous vide, d’échantillons et d’objets extraits d’un contexte tout à fait banal mais révélateur d’une époque, une archéologie du quotidien. Un regard atemporel sur la société de consommation que l’actualité économique réactive aujourd’hui avec violence.
À votre tour de vous prêter au jeu de L’art d’être touriste. Alors suivez le guide et enfilez votre chemise !